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  • Cherche jeune femme avisée

    " En dépit de ce qu’il avait vu aujourd’hui et de la catastrophe ambulante que représentait cette ravissante personne, Adrien devait admettre que pour transporter un pigeon dans son sac afin de lui éviter de finir dans la gueule d’un chat avait quelque chose de rassurant. Elle avait du cœur. Et si elle en avait pour les animaux, il en allait probablement de même pour les enfants. "

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  • D'un commun accord

    "Il allait lui montrer à quel point elle n’avait plus aucun impact sur lui.

    Et par la même occasion, s’en convaincre une bonne fois pour toutes et avancer.

    Enfin."

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  • Felicity Atcock 1. Les Anges mordent aussi. (poche)

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Actualités

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  • Nous vous l'avions promis, le voici ! Le premier chapitre de Thérapie du crime co-écrit avec l'incontournable Maxime Gillio.

    Alice Rivière est une psychologue peu conventionnelle. L'incongruité, c'est son truc. Elle ne fait rien comme personne et c'est même la raison pour laquelle on vient la voir. D'ailleurs, si elle pouvait parler de ce qu'on lui confie lors de ces séances, elle aurait des centaines d'histoires à raconter. Mais la discrétion est une règle d or. Une règle fortement ébranlée par la réapparition du commandant Xavier Capelle qui vient lui soutirer des informations sur un de ses patients. Encore faudrait-il qu elle accepte de l'aider et qu'elle lui pardonne l'humiliation subie seize ans plus tôt. Et pour ça, il peut toujours courir...

    Sortie : 28 mars 2018

    Éditeur : Pygmalion

    En avant-première à Livre Paris le 17 mars 2018 - Stand Flammarion de 12 h 30 à 15 h 00 - et à la librairie La mare au diable, à Dunkerque le 22 mars 2018 à 18 h 00.

     

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    CHAPITRE 1

     

     

    Alice Rivière

    Psychologue clinicienne – Psychothérapeute – Sexologue

    Consultations individuelles ou en couple

    Sur rendez-vous

     

    Cette plaque est vissée depuis huit ans sur la porte de mon cabinet. Sexologue… Personne n’imagine tout ce à quoi et à qui j’ai accès avec un titre pareil. Les âmes en dérive, les accros aux films porno, les nymphomanes, les impuissants, les frigides, les couples en perdition, les célibataires endurcis, les coincés, les toujours vierges à quarante ans, les cougars, les hommes pumas… Et je ne compte pas ceux et celles qui sont persuadés de payer pour des travaux pratiques dispensés par mes soins. Oui, j’ai droit à tous les cas de figure, mais comme je suis installée dans le quartier le plus prisé de Lille, les patients qui me font vivre s’habillent en Gucci et possèdent un porte-monnaie m’aidant à supporter leurs excentricités.

    Bref, écouter les gens me parler de leurs problèmes sexuels constitue 80 % de mon métier. Ma mère en est toujours à se demander comment j’ai pu aligner autant d’années d’études pour en arriver là. Je n’ai aucune réponse à lui donner à part que mon job me plaît, et que si je n’étais pas devenue médecin, c’était pour éviter de mourir d’ennui dans le cabinet de campagne que mon père voulait me léguer. Elle dira ce qu’elle voudra, mais il est à la retraite depuis cinq ans et il n’a jamais été aussi heureux.

    Il est 9 heures lorsque je passe la porte. Mei-Lin, mon assistante, est déjà là depuis au moins une heure. Elle aime que tout soit prêt et impeccable lorsque j’arrive, particulièrement le lundi où elle s’assure que la femme de ménage n’a rien dérangé. C’est une perle, et par chance pour moi, elle ne sera à la retraite que dans vingt ans.

    — Bonjour, Alice, me salue-t-elle en sortant de la kitchenette.

    Elle porte un plateau sur lequel une théière fumante et un bol en grès m’attendent. J’assiste à cette scène tous les matins, invariablement. Dans un rituel bien ficelé, Mei-Lin va le déposer sur mon bureau, insister pour me servir, et attendra que je porte la tasse à mes lèvres pour disparaître. Il n’y a rien de plus important que le service du thé pour Mei-Lin.

    — Je le dépose sur votre bureau.

    Je souris.

    — Bonjour, Mei-Lin, et merci.

    Elle passe devant, un sourire de satisfaction sur les lèvres.

    Hormis son délicieux Oolong, il y a autre chose que j’apprécie tout particulièrement chez mon assistante : sa taille. Je ne mesure pas plus d’un mètre soixante, alors quand je suis à côté d’elle, j’ai l’impression d’être immense. Impression accentuée par les talons aiguilles que je porte chaque jour pour venir travailler. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour qu’on oublie de me qualifier de rase-moquette.

    Je lui emboîte le pas et admire ses longs cheveux noir de jais remontés en un chignon désordonné.

    — Cette coiffure vous va à ravir.

    Elle rougit, puis me tend le courrier qu’elle a réceptionné en arrivant. J’y jette un œil rapide : des factures, encore des factures ! Je soupire et vais m’installer à mon bureau où je les dépiauterai.

    Je fais tourner mon fauteuil et fais face à la bibliothèque vintage sur laquelle j’expose à peine une vingtaine de livres et quelques statuettes ethniques. Elles ont chacune une signification trouvant tout leur sens ici. La sérénité, la vie, la bienveillance. Comme Mei-Lin pense que boire du thé avant de travailler est nécessaire pour se laver l’esprit, moi, tous les matins, je caresse mes statuettes des yeux. Elles me rappellent pourquoi je fais ce métier et ce vers quoi je veux toujours tendre.

     

    Vingt minutes plus tard, je me suis occupée des documents les plus urgents, j’ai avalé mon thé, baissé les stores vénitiens juste ce qu’il faut, et me tiens prête à recevoir mon premier patient. Lequel mon assistante ne tarde pas à annoncer.

    Elle frappe à la porte, attend mon accord et passe la tête dans l’embrasure.

    — M. Welds est en salle d’attente.

    — Merci, Mei-Lin, je lui ouvre dans une minute.

    M. Welds, connu ici sous le nom de M. Oh-Oui-Fais-Moi-Mal, est responsable financier d’une grosse multinationale. Je le suis depuis environ douze mois. C’est un patient tel que tout sexologue digne de ce nom en reçoit au moins une fois dans sa carrière : fétichiste et soumis. Ce qu’il affectionne, ce sont les talons aiguilles, mais ce qu’il aime encore plus, c’est qu’on lui fasse mal avec des talons aiguilles. Je me souviens très bien de notre première entrevue. Il ne m’a pas regardée une seule fois dans les yeux, et faisait une fixation sur mes chaussures – je le soupçonne même de m’avoir choisie parce que je porte des stilettos. Quant à sa femme, c’est un superbe spécimen d’autorité, je l’ai reçue à plusieurs reprises. Lui et son époux pourraient vivre un bonheur sexuel et conjugal intense, mais ce n’est pas le cas. Madame se plaint que son mari ne soit pas assez soumis, aussi monsieur prolonge les séances de thérapie, en solitaire, pour apprendre à l’être davantage. Au programme de la session d’aujourd’hui, partie de Twister ! Un pied sur la pastille jaune, un genou sur la bleue, le front sur la rouge… rien ne vaut les travaux pratiques. Si le corps de monsieur sait se plier, son esprit finira aussi par y arriver !

    J’appuie quelques secondes sur mes tempes, évacue toute pensée risquant de me parasiter, et vais ouvrir la porte pour l’accueillir.

    — Bonjour, monsieur Welds. Entrez, je vous en prie.

    M. Oh-Oui-Fais-Moi-Mal s’en va une heure plus tard, ravi, tandis que mon second patient sera là dans trente minutes. C’est parce que j’ai besoin de ce laps de temps pour faire le vide et recharger les batteries que j’ai à cœur de ne jamais être en retard. Il ne faut pas sous-estimer l’impact que les séances de psychothérapie ont sur les praticiens. Veiller à son propre mental est essentiel dans nos métiers. Je devrais donc consacrer ces précieuses minutes à boire un second thé et à me détendre dans mon canapé, mais l’accro à l’hyperconnexion que je suis prend son iPhone pour consulter ses mails. Je découvre un SMS de mon fils, Hugo.

    | Les cours finissent plus tôt cet après-midi. La prof de français est absente. Je peux aller faire mes devoirs chez Nico ?

    C’est vraiment parce qu’il n’a pas fait une seule faute que je ne lui réponds pas qu’il faudrait éviter de me prendre pour un lapin de trois semaines. Je sais très bien que Nicolas et lui vont plutôt en profiter pour se caler devant une partie de FIFA.

    | Ses parents seront là ?

    | Juste son père.

    Par automatisme, je consulte ma montre et réponds.

    | OK. Ton cours était prévu à 15 heures. Tu rentres à la maison comme d’habitude pour 17 h 30. Et tes devoirs ont intérêt à être faits !

    | Merci ’man, t’es la meilleure !

    Je souris en rangeant mon téléphone dans le tiroir du bureau.

    Hugo est un chouette gamin. Il va sur ses treize ans et ne m’a jamais posé aucun problème, pas plus qu’à Arnaud, son père. Bien des enfants de parents séparés essaient de ramener la couverture à eux, c’est assez logique, mais pas Hugo. Il ne tente rien pour tirer profit de la situation. De mon point de vue, s’il est si facile, c’est parce qu’il n’a pas vécu notre séparation ; Arnaud et moi n’avons pas eu l’occasion d’habiter ensemble. Nous n’avions même jamais prévu d’avoir une relation sérieuse. Je redoute d’ailleurs le moment où Hugo voudra en savoir plus sur son père et moi, et où il faudra lui répondre qu’Arnaud était un coup d’un soir, le résultat d’une soirée de fin d’année un peu trop arrosée. On a tous nos petits secrets inavouables. Celui-ci en fait partie.

    À 11 heures, j’accueille le touchant M. Oh-Non-Ne-Me-Fais-Pas-Mal. C’est un médecin méprisé et maltraité par sa femme. À en croire ses confidences, madame aurait bien besoin d’une thérapie, on frise un niveau élevé de perversion narcissique. Mais c’est lui qui me consulte depuis quelques semaines, et dans le plus grand secret. Il souhaite améliorer sa relation avec son épouse, retrouver leur bonheur d’antan, celui où elle ne prenait pas un malin plaisir à le rabaisser et où leur amour sautait au visage de tous.

    Au programme du jour, apprendre à ouvrir seul des menottes. Mon patient ne m’a jamais confié que sa femme l’attachait, mais pour toute la symbolique que ça représente, l’entraînement est intéressant.

    À midi, Mei-Lin vient dans mon bureau et m’annonce l’arrivée du dernier patient de la matinée, M. J’aime-Me-Faire-Arroser, thanatopracteur. C’est un patient tout à fait particulier. Il passe deux fois par semaine avec, dans le cœur, le désir de façonner une femme et d’en faire une fontaine. En d’autres termes, une dame aux sécrétions aussi abondantes que jaillissantes. Quand on sait que seules 6 à 30 % des femmes en sont capables, ce n’est pas gagné. Dieu soit loué, mon patient ne vient pas ici pour la trouver, mais parce que sa fixation devient très envahissante.

    Alors, le concernant, j’utilise une méthode certes peu orthodoxe, mais très efficace. Pendant nos séances, je m’équipe d’un pistolet à eau, et tandis qu’il me parle de son désir profond, je lui envoie quelques petites giclées de temps à autre. Ainsi, à la fin de chaque consultation, il est capable de dire si oui ou non il a aimé être arrosé, évaluer la pertinence de son fantasme, et parvenir à en être moins dépendant.

    — Je vous préviens, M. Herbé n’est pas à prendre avec des pincettes, m’informe Mei-Lin en grimaçant.

    J’ouvre le tiroir de mon bureau, vérifie que le pistolet à eau est bien rempli, le pose devant moi, et souris à mon assistante.

    — Ne vous inquiétez pas, quand il ressortira d’ici, il sera doux comme un agneau.

    M Herbé s’en va à 13 heures, trempé comme une soupe, les lunettes de travers, mais la mine plus détendue. Mission accomplie.

    Je pense que la matinée est terminée, mais une patiente passe ma porte au dernier moment et me supplie de la recevoir. Impossible de refuser. Il s’agit de Mme J’ai-Un-Hérisson-Dans-Le-Porte-Monnaie. Exercice du jour : parvenir à lui faire payer la séance.

    Telle est ma vie de psychothérapeute de choc. Jamais un temps mort. Toujours quelqu’un à voir, quelque chose à faire, trouver de nouvelles astuces pour aider mes patients, lutter contre la colère des uns, adoucir la résistance des autres, faire rire, pleurer. Rester professionnelle, même lorsque je me mets dans les situations les plus farfelues.

    J’ai conscience d’avoir des procédés quelque peu originaux, mais je sais aussi que je suis une excellente thérapeute, mon agenda ne me démentira pas, ma réputation me précède. Je fais ce qu’on appelle de la psychologie différenciée, et n’ai jamais su entrer dans le moule traditionnel de mes pairs. Nul doute que leur formation m’a été indispensable, les bases, incontournables, toutefois, je ne ferai jamais partie de cette catégorie de psychologues acharnés de la vague freudienne. Les pensées uniques m’ont toujours hérissé le poil, et à trente-cinq ans, ce n’est pas près de s’arranger.

    Mon portable sonne à 14 h 15. Je blanchis en voyant s’afficher le numéro de mon amie Fleur. J’ai complètement oublié notre déjeuner. Je décroche en serrant les dents.

    — Ne crie pas, surtout, ne crie pas…

    — N’aie crainte, je n’ai pas l’intention de me faire remarquer en plein restaurant. Qu’est-ce que tu fabriques, Alice ? Tu devrais être là depuis trois quarts d’heure !

    — Je suis désolée, j’ai été retenue par un rendez-vous de dernière minute.

    Un profond soupir blasé me répond.

    — Je ne sais pas comment tu te débrouilles. Jamais une minute de retard avec tes patients, mais quand il s’agit des autres…

    Je respire un grand coup. Elle a raison. Dans ma vie privée, j’ai beau faire, je n’arrive nulle part à l’heure.

    — Pardon… Tu as déjà déjeuné ?

    Je l’entends grogner.

    — Nan… Mais j’ai bu trois mojitos.

    — Trois ?

    Pour mieux me convaincre, elle fait un bruit de tous les diables en aspirant dans une paille.

    — Si tu n’arrives pas illico, j’en commande un quatrième et ce sera ta faute si je finis au commissariat pour ébriété sur la voie publique.

    Fleur Delattre, c’est une boule d’énergie de trente-trois ans, un corps sublime, une tête bien faite, et une descente que je n’aimerais pas monter à vélo. Il n’y a aucune raison pour que je ne la prenne pas au sérieux.

    Je me lève et attrape sac à main et manteau.

    — Je suis partie !

  • J'en ai parlé sur Facebook hier, j'ai le nez dans l'écriture depuis quelques mois. Mais pour écrire quoi ? Thérapie du crime, entre autres, un romantic-suspens à paraître chez Pygmalion en mars 2018 et que j'ai hâte de vous présenter.

    Je ne suis pas toute seule sur ce projet, loin de là. Mon ami, confrère et clown de la première heure, Maxime Gillio, met aussi les mains dans le cambouis pour donner vie au principal personnage masculin de ce roman.

    Comme mars 2018, est encore loin, Maxime et moi vous livrons quelques informations.

    Déjà, le chapitre 1 commence ainsi :

    Alice Rivière

    Psychologue clinicienne – psychothérapeute

    Sexologue

    Consultations individuelles ou en couple

    Sur rendez-vous

     

    Alice est donc psychologue, les couples sont sa spécialité. Mère célibataire, bien dans ses pompes, elle adore son métier... le secret professionnel aussi ! C'est pourquoi même un officier de police ne saurait lui soutirer des informations sur ses patients sans commission rogatoire (surtout s'il s'agit de son ex-petit ami, et que celui-ci lui a brisé le cœur seize ans plus tôt en la plaquant sans même un mot d'adieu).

    Ce qu'elle va aimer la vengeance !

    Alice et Marc sont un peu à notre image, mais je ne vous dirai pas pourquoi ! Sachez juste qu'il est têtu (comme Max bien sûr), et qu'elle peut être, si ce n'est plus, aussi agaçante que lui ! (Comme moi, mais à peine, ça va de soi !)

    Cela dit, si Maxime pouvait écrire cet article à ma place, il dirait que bosser avec moi sur ce projet, c'est fun, à condition que le héros soit sexy, sinon, je sors la kalachnikov et deviens impossible à gérer.  Ben quoi ? J'ai toujours préféré Hugh Grant à Robert Eugène Louis Bidochon, pas de mal à ça !

    Nous avons choisi de planter le décor au coeur de Lille et de faire de ce roman un aparté frais, drôle et réaliste.

    C'est ainsi que vous entendrez Alice dire qu'apaiser, faire parler le subconscient des gens, c’est son truc, quitte à se servir d'un pistolet à eau « Pendant nos séances de thérapie, et tandis qu’il me parle de son désir profond, je lui envoie quelques petites giclées de temps à autre. » ou encore, Marc vous donner une définition très personnelle de l'asphyxiophile de base « Il a voulu se la jouer David Carradine, sauf qu’il lui serre un peu trop le kiki et n’arrive pas à la ranimer. »

    Ce roman sera une mine d'informations pour les lecteurs les plus chevronnés, promis !

    Quant à l'extrait un peu plus développé, il faudra attendre encore un peu, en coulisse, on me dit que c'est trop tôt.

    À bientôt !  ;-)

     

     

     

  •  

    Je suis migrant et je souris* est un livret de témoignages de jeunes mineurs étrangers et isolés. Jes les ai rencontrés lors d'ateliers écriture que j'ai mené durant plusieurs semaines à la MECS de l'Artois.

    Ces gosses qui ont parcouru des milliers de kilomètres pour être libres m'ont donc livré une petite partie de leur histoire.

    A l'occasion de la 3eme éditions d'Envie de Livres qui se déroulera la 4 juin prochain, près de Béthune, le reccueil sera vendu au prix de 5 euros, et l'intégralité des fonds reversés à l'ONG Teria Internationale.

    En attendant en faire la présentation en direct, je vous offre un court extrait :

     

    « 4 mars 2016
     
    J’arrive pour deux heures d’entretien. Je suis intimidée, mais les sourires sont francs et l’accueil si chaleureux, que je me détends en moins de deux.
     
    Le premier à se lancer avec enthousiasme dans l’atelier d’écriture et de retranscription est Mohammad, un jeune Afghan de quatorze ans. Il est arrivé en France il y a moins d’un an, et son périple m’a autant fascinée qu’effrayée.
     
    Mohammad fait partie d’une fratrie de quatre frères et trois sœurs. Originaire de la province de Paktika, au sud de Kaboul. Il décide de quitter l’Afghanistan, tout seul, muni de son sac à dos et de son courage.
     
    Il me raconte que sa famille et lui avaient une vie tranquille avant la guerre qui confronte les talibans aux membres de Daech depuis janvier 2015. À Jawara, dans son village, Mohammad allait à l’école, il apprenait l’anglais et le pachtoune, il jouait dans une équipe de football avec ses amis, se promenait sans risque. Aujourd’hui, la pression est immense pour les civils qui se retrouvent coincés entre le marteau et l’enclume. D’un côté, les talibans qui luttent contre le gouvernement de Kaboul depuis 2001, et de l’autre, une organisation puissante désormais présente dans plus de vingt-cinq provinces d’Afghanistan, « État islamique ». Au milieu, des gens devenus des dommages collatéraux, des gens comme la famille de Mohammad.
     
    « Mon père est médecin, et un jour, les talibans sont venus le chercher à la maison pour soigner un soldat blessé. On ne lui a pas laissé le choix, soit il acceptait, soit il mourait. Il les a suivis et tout a changé pour ma famille [...] Pour être en sécurité, mon frère a accepté de collaborer avec la police. Moi, je n’étais pas d’accord, alors je suis parti. J’ai rejoint l’Iran à mon tour, tout seul. Je suis passé par le Pakistan, c’était moins dangereux que traverser mon propre pays. J’ai marché pendant un mois avec des gens que je ne connaissais pas et qui fuyaient, eux aussi. Je dormais dehors et me nourrissais d’eau et de biscuits.»
     
    [...] Avant qu'il ne poursuive son histoire, quand je demande à Mohammad pourquoi il a décidé de partir tout seul de son côté, il me répond qu’il ne voulait pas que les talibans, Daech ou qui que ce soit le soumette. Que s’il devait mourir, il voulait mourir libre. »
     
    *La couverture a été offerte et réalisée par Sylvie Veyres - Miesis Illustration

     

  • Cet après-midi, pour la deuxième fois, je suis allée à la rencontre des jeunes migrants isolés et accueillis par la MECS de l'Artois. L'objectif de notre rencontre est de leur permettre de parler et de poser sur le papier des bribes de leur vie, leurs souvenirs, leurs coups de coeur et leurs coups de gueule. Personne ne les pousse ou ne les guide dans un sens ou dans un autre, ils parlent de ce qu'ils veulent, ils définissent le rythme et l'intensité des discussions. Au début, j'avais l'intention de les sortir de leur quotidien en leur permettant d'exprimer des choses joyeuses, un peu folles, des rêves peut-être, de vieux souvenirs heureux, mais ils souhaitent tous revenir sur la raison pour laquelle ils se retrouvent en France, et sur ce qu'ils ont vécu pour trouver ce qui représente le saint Graal à leurs yeux : la liberté.

    Nous étions neuf autour de la table : Mohammad, Izaak, Abelkarim, Slimane, Sherafat, Yaman, Aussin, Love jeune française, et moi.

    Je les ai écoutés, ignorant la barrière de la langue, faisant fi des mots prononcés dans le mauvais ordre. Peu importe, ils avaient envie de s'exprimer !

    Que dire ? Que dire de leur humilité, de leur  force et de la dimension inconcevable de ce qu’ils ont vécu ? Comment vous transmettre leur clairvoyance sans en faire trop, sans laisser transparaître mon émotion et aller au plus juste ? Ils savent ce qu’ils font, qui ils sont, ce qu’ils ont fui et ce qui les attendent « Une vie à se battre. Aujourd’hui, on est jeunes, on nous accepte un peu, mais demain, adultes, on nous rejettera encore. Je sais déjà ce que c’est. » (Abdelkarim, tchadien, 19 ans).

    Il le sait. Il en a conscience et il a raison. Jour après jour, comme vous, je fais face à des hordes d’imbéciles qui inondent les réseaux sociaux, accusent sans savoir, montrent du doigt, crachent sur ces migrants qui prennent trop de place, qui font tache dans le décor. Ils font du mal en croyant devoir se protéger d'eux. Abdelkarim sait qu'il devra travailler plus que les autres pour y arriver, à défaut de ne pas avoir la même couleur de peau que moi, à défaut de ne pas être né en France. Si seulement je pouvais être en train d'exagérer ça...

    Regardez, Mme la Maire de Calais est allée jusqu’à interdire qu’on leur offre des repas. Il ne faudrait pas que les migrants pullulent, vous comprenez. Je crois qu’elle n’a pas conscience du nombre de fois où ils ont déjà failli mourir de faim, qu’elle n’a pas compris que dans son lit, quand elle est au chaud sous sa couette, le ventre repu et gras, ailleurs, on se fait brûler, écorcher, démembrer et violer, et que c’est ce pour quoi on rêve d’un pays comme la France. Elle n’a pas saisi que c’est au péril de leur vie, que ces migrants pestiférés parcourent des milliers de kilomètres à pied, en train dans la clandestinité, en bateau, serrés et affamés, pour avoir une chance de vivre comme tout le monde. Et elle se trompe en voulant protéger sa petite ville implantée dans notre beau pays. L’objectif de ces oiseaux migrateurs n’est ni la France ni l’Angleterre, l’objectif c’est « Un endroit calme, où on est sécurité, où on a le droit d’être enfant et de chanter, où on peut être soigné quand on a mal, où on a le droit d’être noir, blanc et où on peut dormir sans avoir peur. » (Aussin, Tchadien, 14 ans).

    Ils sont tellement à côté de la plaque tous ces gens... Du moins, c’est ce que je préfère me dire, qu’ils sont aveuglés, ne se doutent pas une seule seconde de ce que ces mômes ont vécu et de tout ce qu’ils ont à reconstruire sans jamais réussir à oublier ce qui leur est arrivé. Ils ne peuvent pas être aussi mauvais, ces compatriotes n'est-ce pas ?

    Aussi, aujourd’hui, à écouter Aussin et Mohammad, j’étais émue, brisée, en colère aussi, contre l’être humain qui peut être si pervers, retors et lâche… J’avais envie de les prendre dans mes bras, de leur montrer combien je suis triste, j’avais envie de pleurer devant eux aussi, mais je ne pouvais pas. Parce qu’ils veulent qu’on les traite normalement, pas qu’on ait pitié d’eux. Et du reste, ce n’est pas notre pitié qu’ils méritent, mais notre respect.

    Alors j’ai souri, j’ai essayé de plaisanter, tâché de pas montrer combien j’ai honte qu’ici, en France, ils soient considérés comme des parasites, des moins que rien qui n’ont pas pu vivre un quart de ce qu’ils prétendent avoir vécu. Alors, toi qui lis ce statut et qui vois en leur histoire une vile manipulation visant à nous attendrir, mets-toi bien dans le crâne qu’ils se moquent de ton territoire, de tes richesses, de tes allocations familiales et du toit que tu as sur la tête, ce qu’ils veulent, c’est devenir des hommes et mériter les mêmes droits que toi.

    « J’ai traversé l’Afghanistan, l’Iran et l’Europe, seul, parce que je veux être un homme libre. Je ne veux pas que les Talibans, Daesh ou qui que ce soit me soumette. Je suis un enfant et je veux mourir libre. » (Mohammad, 14 ans).

    14 ans… Haut comme trois pommes, seul et frêle.

    Souvenez-vous-en.

    14 ans.

     

     

     

     

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